Injectpower a annoncé être lauréate depuis l’été 2024 de l’appel à projet « Industrialisation et capacités Santé 2030 », dispositif du plan France 2030 opéré par Bpifrance pour le compte de l’État. Elle reçoit donc une somme de 8,7 M€ pour mener à bien son projet d'usine en Isère, qui représente un investissement global de 50 M€. La start-up développe, industrialise et commercialise une nouvelle génération de microbatteries rechargeables, à haute densité d’énergie et ultra-miniaturisée - de la taille d’un grain de sable et de l’épaisseur d’un cheveu - pour les dispositifs médicaux implantables. C'est en janvier 2024 qu'elle avait candidaté avec un projet d’implantation d’une usine de production de ces composants, sur la commune de Villard Bonnot, près de Grenoble, qui verra le jour d’ici mi-2026. Sur un terrain de 8 000 m2, un bâtiment de 3 500 m2 sera construit, dont 1 500 m2 de salles propres. Cette installation devrait être opérationnelle courant 2026 et employer une cinquantaine de personnes qui produiront, à terme, 10 000 wafers par an.
L’énergie représente en moyenne 80 % du volume des implants. Elle est au cœur du bon fonctionnement des DM implantables dits actifs, essentiels pour l’amélioration de l’efficacité thérapeutique dans le suivi et le traitement des maladies chroniques. La disponibilité de nouvelles solutions de stockage d’énergie, rechargeables, à grande durée de vie, toujours plus miniaturisées, va permettre l’émergence d’une nouvelle classe de solutions médicales, aujourd’hui inaccessible. Les premières applications proposées par Injectpower vont permettre d’alimenter des capteurs ultra-fins de mesure de pression dans l’œil et le cerveau développés par son partenaire américain Injectsense, afin d’assurer un monitoring continu de ce paramètre clef pour le suivi et le traitement du glaucome ou de l’hydrocéphalie. Les premières solutions arriveront sur le marché à partir de 2027. D’autres applications sont par ailleurs en cours de développement pour des pathologies cardiovasculaires (pression artérielle, rythmologie cardiaque), la neurostimulation (douleurs chroniques, maladies neurologiques).
La start-up Injectpower est issue de plus de vingt ans de recherche au laboratoire d’électronique du CEA-Leti.
IL A DIT
Philippe Andreucci, co-fondateur et directeur général d’Injectpower :
« Nous voulons apporter une solution de rupture à un besoin médical majeur et bien identifié, non satisfait par les technologies disponibles sur le marché. Nos microbatteries vont favoriser la mise au point de nouveaux dispositifs implantés pour améliorer la vie des patients et mieux traiter les maladies chroniques. »