KSC1.jpg Crédit : NASA/Kim Shiflett
Les échantillons ont été prélevés sur le sol du Payload Hazardous Servicing Facility au sein du Kennedy Space Center en Floride.
Une étude internationale a identifié 26 nouvelles espèces dans les environnements maîtrisés de l’agence spatiale américaine. Parmi elles, certaines présentent de capacités étonnantes de résistance.

 
 

À la NASA comme dans d'autres secteurs sensibles, les salles propres poursuivent un objectif prioritaire : maîtriser et réduire la contamination particulaire et microbiologique. Pourtant, une étude récemment publiée dans la revue Microbiome (mai 2025) met en lumière une réalité inattendue. Les environnements classés de l’agence spatiale américaine abritent une flore microbienne d’une diversité remarquable, malgré des mesures strictes de propreté.

Ces travaux sont le fruit d’une collaboration internationale réunissant des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory (NASA), de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST, Arabie saoudite) et de plusieurs instituts indiens. À partir d’échantillons prélevés dans les salles propres du Kennedy Space Center (KSC-PHSF), avant, pendant et après l’assemblage de la sonde Phoenix (mission lancée en 2007 à destination de Mars), les scientifiques ont isolé 215 souches bactériennes, dont 53 appartiennent à 26 espèces totalement inconnues jusqu’ici.

Ces travaux sont le fruit d’une collaboration internationale réunissant des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory (NASA), de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST, Arabie saoudite) et de plusieurs instituts indiens. À partir d’échantillons prélevés dans les salles propres du Kennedy Space Center (KSC-PHSF), avant, pendant et après l’assemblage de la sonde Phoenix (mission lancée en 2007 à destination de Mars), les scientifiques ont isolé 215 souches bactériennes, dont 53 appartiennent à 26 espèces totalement inconnues jusqu’ici.

Pressions environnementales

Plus que la persistance d’une contamination biologique sur les surfaces, ce sont les caractéristiques génétiques de cette flore qui ont surpris les chercheurs. Ils ont découvert que nombre des nouvelles espèces possédaient des gènes les rendant résistantes aux décontaminations chimiques et aux radiations. L’analyse de leurs génomes a également révélé la présence de gènes associés à la réparation de l’ADN, à la détoxification des molécules nocives ou à l'amélioration du métabolisme. Les auteurs évoquent un « effet salle propre » pour désigner ce phénomène d’adaptation évolutive façonné par des pressions environnementales continues : dessiccation, nettoyages répétés et carence nutritionnelle, qui façonnent des stratégies de survie microbienne sur des périodes allant de plusieurs années à plusieurs décennies.

Perspectives industrielles

Pour les auteurs, ces résultats doivent inciter à réviser les normes de bioburden qui visent à prévenir la colonisation involontaire des planètes explorées. Ils estiment ainsi que les missions futures devront intégrer une évaluation génomique proactive des risques microbiens persistants. Concernant la surveillance des salles propres, ils recommandent une approche complémentaire intégrant la génomique dans les procédures de validation microbiologique, ainsi que le recours à des techniques de détection avancées ciblant spécifiquement les espèces dites « extrêmotolérantes ». Loin de constituer uniquement une menace, ces micro-organismes pourraient aussi devenir des alliés pour certaines applications industrielles, notamment dans la production d’agents antimicrobiens ou d’antioxydants.